Messe du 28 juillet

Le Premier Aumônier regardait le soleil se coucher sur la chapelle. Cela faisait quelques heures qu'il se trouvait déjà dans la chapelle, heures dédiées à l'entretien des cierges et au choix du sermont.

Se faisant, il fit quelques pas dans la chapelle Saint Abysmo, puis demanda à un aumônier d'aller sonner les cloches de la chapelle
Il est temps...

Les cloches de la chapelle se mirent à sonner joyeusement pour inviter les gardes à venir assister à l'office qui verrait également certains d'entre eux renouveller leur serment.



(((BING)))(((BONG))) (((BING)))(((BONG))) (((BING)))(((BONG)))



Après avoir fait ouvrir les portes de la chapelle, l'Archevêque quitta le choeur à moitié sourd pour aller accueillir les gardes.

((((((((((BBBooooooonnnnnnnGGGGG)))))))))) ((((((((((BBBooooooonnnnnnnGGGGG))))))))))
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Le Premier Aumônier salua les gardes et aumôniers qui pénétraient peu à peu au sein de la Chapelle Saint Absymo à l'appelle des cloches de la cathédrale.

Alors que les cloches achevaient leur chant mélodieux mais non moins assourdissant, l'Archevêque rejoigna le choeur de la cathédrale, s'agenouilla devant la croix en se signant, puis tendit les mains devant l'autel en priant.

Il se tourna alors vers l'assemblée des fidèles, s'exprimant d'une voix forte pour être entendu de chacun.

Que la paix soit avec vous
Et avec votre esprit.

Après une courte pause, il continua en ces termes :

Créatures du Très Haut, femmes et hommes enfants de Dieu, disciples d'Aristote et de Christos nos deux prophètes, Gardes et Aumôniers, amies et amis aristotéliciens, je suis très heureux de présider cet office en ce jour devant vous. Cet office sera quelque peu exceptionnel, mais je l'espère le début d'une longue série, ou plusieurs d'entre vous seront appellés à sa fin pour prononcer ou renouveller le serment à la Garde devant Dieu.

Le public pouvait voir derrière l'autel un orchestre se mettre silencieusement en place, des enfants de chœur se répartissaient de chaque côté et quelques personnes vêtues comme des danseurs s'approchaient lentement.

Rehael eut un regard rapide vers monseigneur Kad et lui fit un clin d'œil amusé, tel un enfant sur le point de faire un blague à sa grand-mère. Et il reprit la parole.

Amies et amis, voici donc arrivé un des moments les plus attendus de chaque cérémonie, le chant du crédo aristotélicien, avec cette fois ci un petit accompagnement spécial.

A la une... A la deux... A la trois...

Et là se passa une chose très étrange. Plusieurs choses très étranges en fait.

L'orchestre s'avança d'un seul coup et entonna une mélodie que très peu de gens avaient du avoir l'occasion d'entendre en pareille occasion.

Les enfants de choeur et les danseurs montèrent sur l'estrade principale et entrainèrent dans leur sillon Monseigneur Kad ainsi que plusieurs autres membres de l'assemblée.
Et ils chantèrent tous ensemble le crédo devant un auditoire médusé.



PS HRP: attention la musique!

Alors que la gigue battait son plein et que tout le monde se demenait dans une farandole endiablée, l'Archevêque Rehael se rendit compte que l'office devait se poursuivre.

Il essuya son front et fis signe à l'orchestre d'arreter de jouer. Il s'exprima en ces termes :

Bon...hum...mes enfants, après ce petit intermede, voici venu le moment tant attendu du sermont que je vais m'empresser de faire dès lors que j'aurai atteint la chaire.

Il entreprit donc la difficile ascencion de ladite chaire dont il gravit les marches.



Une fois sur place, Le Premier Aumônier s'exprima d'une voix forte, et d'un ton emphatique :

Mes enfants, je vais vous lire un extrait....

Il laissa quelques secondes de suspens...

Non, ce n'est pas un extrait du Livre des Vertus, j'ai entendu Mun Von Frayner souffler dans l'assistance !
Aujourd'hui, c'est un extrait de la Vitae de Sainte Boulasse, dont la parole la plus connue et nous étant le mieux parvenue est «Il faut boire avec modération et prier avec ferveur», que je vais avoir le plaisir de vous lire. Et oui, il faut bien varier les plaisirs.

Bon... Le Premier Aumônier chaussa ses lorgnons, et feuilleta les pages de l'ouvrage contenant le récit de la vie de Sainte Boulasse :

Quote :

Ressentant le besoin impérieux de prêcher pour sa foi, Sainte Boulasse se fit ordonner secrètement prêtre en 582 , en dépit des interdictions et consciente des risques mais sure de suivre les desseins divins. Ne pouvant devenir curée, elle ouvrit une taverne « au bon croyant » où elle fit des conversions et donna des cours de catéchisme, et même dit-on, elle y aurait baptisé des croyants avec l'aide et le soutien du curé de Mâcon. On se souviendra longtemps de son action charitable envers les vagabonds et de l’organisation de ses quiz religieux en taverne avec ses lots de bière à gagner.

Après avoir converti la plupart des habitants de Mâcon, Boulasse ressentit le besoin de voyager et de propager le message d’Aristote. Elle dirigea ses pas et son chariot plein de pains et de vin vers le pays alamand voisin, dans le SRING actuel, pour les initier au repas de l’amitié aristotélicienne.

Cependant les habitants furent moins réceptifs à sa prédication et elle se trouva face à un roi cruel et païen, Childehald, qui refusa de renier les faux dieux de ses pères.

Le Premier Aumônier s'interrompit alors, faisant signe à un l'aumônier Martin dict Aizu de s'installer devant l'orgue et de jouer une musique de circonstance pour l'ambiance.

Je disai donc, elle se trouva face à un roi cruel et païen, Childehald.

Quote :

Ne se décourageant pas, la sainte prêcha en public, construisit la première église à Cologne et voulut créer une taverne pour faciliter sa sainte tâche missionnaire.
Mais Childehald ne l’entendit pas ainsi et prit un arrêté anti-prédication. Boulasse l’ayant enfreint, elle fut déférée par le procureur et condamnée pour haute trahison. La sentence d’éradication devait être exécutée en place publique, pour édifier la population, et en utilisant l’outil de son crime : ses saintes victuailles. Le bourreau lui fit boire de force du vin en grande quantité mais la sainte ne faiblissait pas, soutenue par Aristote, elle supportait vaillamment son martyre, tout en prêchant encore depuis l’échafaud. Childehald, fou de rage, décida d’en finir et ordonna de la noyer dans le dernier fut de Hautes-côtes de Beaune qu’il restait.
Quand on retira Boulasse du fût, son visage resplendissait de bonheur. Devant ce spectacle surprenant, Childehald fut frappé de repentir et, touché par la grâce, il se converti et fit convertir tout son peuple.
Ayant accompli sa tâche terrestre et ouvert la voie à la conversion des alamands, Boulasse décida de cuver tranquillement auprès du Seigneur et de rejoindre le soleil.

Refermant l'ouvrage, le Premier Aumônier contempla l'assistance qu'il esperait avoir captivé avec ce récit haut en couleur.

Quelle morale me direz vous ? Quels enseignements en tirer ? Ma foi, c'est bien simple.... Le monde qui nous entoure est peuplé d'hérétiques sanguinaires, de comtés qui se prétendent aristotéliciens mais s'adonnent en secret à je ne sais quel ryte paien. Oui, le danger nous menace à chaque instant ! s'exclama-t-il, gesticulant du haut de sa chaire.

En effet, qui sait si très bientôt l'un d'entre nous ne sera pas capturé par je ne sais quel hérétique qui tentera alors de nous noyer dans un fut de vin, comme le terrible Childehald l'a tenté avec notre bonne Sainte Boulasse. Il convient donc de nous entrainer à résister à ces actes de tortures, pour que notre foy en le Très-Haut soit toujours plus forte que tout.

J'ai fait préparé de quoi entrainer chacun d'entre vous.

D'un signe de la main, le Premier Aumônier fit signe à quelques aides d'aller chercher quelques futs de vins de messe de la cuvée personnelle de Monseigneur Kad, lequel n'était pas au courant, tandis que le Premier Aumônier quittait la chaire pour rejoindre l'autel.

Nous allons aujourd'hui réaliser une communion un peu particulière, puisque chacun d'entre vous ne devra pas boire une gorgée de saint liquide, mais tout un tonneau. Allons, allons, approchez vous.

Exténué par la danse mais heureux d'avoir pu communier dans l'Amitié avec ses frères et soeurs, Lorgane prit place sur un banc pour retrouver de son souffle.

Il vit alors Monseigneur Rehael se diriger vers l'ambon et se prépara au sermont.

Quote :

Aujourd'hui, c'est un extrait de la Vitae de Sainte Boulasse

Lorgane ne pu retenir un sourire à cette annonce, il avait deja fait une lecture du sujet dans sa paroisse et trouvait cela plutot de bon augure.

Quote :

Le Premier Aumônier s'interrompit alors, faisant signe à un l'aumônier Martin dict Aizu de s'installer devant l'orgue

Décidement, Monseigneur Rehael avait le don pour surprendre son auditoire et la technique dite "des trois notes" de père Martin dict' Aizu' était parfaitement rodée.
Ecoutant avec attention la vie de Sainte Boulasse, Lorgane communia avec le Trés Haut et la Sainte.

Puis vint la moral, pas celle que tous attendez mais de celle que seul un homme pieu et sage comme Monseigneur Rehael pouvait entrevoir.
C'etait comme si il révélait à tous les dangers et les mises en garde que contenaient la Vitae de Sainte Boulasse.
Emporter dans sa ferveur et prêt à subir l'entrainement de Monseigneur pour lutter contre les hérétiques, Lorgane se présenta alors au pied de l'autel et attendit patiement son tour.